Dans la partie la plus élevée de la ville de Todi, à 411 mètres au-dessus du niveau de la mer, se trouve le Parco della Rocca (Parc de la Forteresse), où l’on peut admirer les vestiges de la fortification ordonnée par le cardinal Albornoz, décédé en 1367, érigée à titre posthume en 1373. La structure défensive a été construite à la demande du pape Grégoire XI sur les ruines de l’abbaye de San Leucio.

Sa construction se situe dans une période où la ville de Todi, récemment annexée aux territoires des États pontificaux, s’était rebellée contre le nouveau pouvoir, à tel point que la forteresse fut détruite dès 1382. Elle fut reconstruite par Braccio Fortebraccio en 1423, avant d’être définitivement démolie en 1503 par Lodovico Atti.

Le vestige le plus important qui subsiste de la forteresse de Todi est le Mastio (donjon), une imposante construction circulaire qui, avec les autres vestiges du parc, crée un cadre charmant d’où l’on peut profiter de la vue panoramique sur la vallée qui s’ouvre sur le Tibre. Un sentier, appelé « Passeggiata della Rocca » (promenade de la forteresse), traverse le Beverly Pepper Sculpture Park, le premier parc monographique de sculptures contemporaines d’une seule pièce en Ombrie et le premier au monde réalisé par l’artiste américain.

Juste à l’extérieur des murs d’Assise, accessible depuis la Porta Perlici, se dresse la majestueuse Rocca Maggiore, qui domine la ville depuis plus de 800 ans.

Les premières mentions historiques sur la forteresse d’Assisi remontent à 1173-1174, lorsque Cristiano Magonza conquit la ville au nom de Frédéric Barberousse, qui y vécut pendant une courte période. Frédéric II, neveu de Barberousse et futur empereur, y passa probablement aussi une partie de son enfance, confié à la garde de Conrad d’Urslingen, duc de Spolète et comte d’Assise. En 1198, lors du soulèvement populaire qui mit fin au règne du duc Conrad, la forteresse fut endommagée par les habitants d’Assise. Elle n’a été reconstruite qu’en 1356 par le cardinal espagnol, en conservant le plan du XIIe siècle.

La forteresse subit d’autres modifications à la fin du XIVe siècle. En 1458, une tour polygonal situé au nord-ouest fut ajoutée et reliée à la forteresse par un couloir construit l’année suivante par le pape Pie II, tandis qu’en 1478, le pape Sixte IV restaura le donjon à quatre côtés. En 1535, le pape Paul III construisit l’imposant bastion circulaire.

À la fin du XVe siècle, la forteresse fut le théâtre de querelles sanglantes entre les familles Fiumi et Nepis. En 1501, elle fut occupée par Cesare Borgia, suivi de sa sœur Lucrezia.

Ayant perdu sa fonction défensive au XVIe siècle, la forteresse d’Assise fut utilisée comme résidence des châtelains, comme prison et enfin comme entrepôt, avant d’être restaurée à la fin du XXe siècle.

La forteresse est également devenue célèbre grâce au film « Frère Soleil, Sœur Lune » de Franco Zeffirelli, tourné en 1972 et inspiré par la vie de saint François.

Comme de nombreux vestiges du passé, la forteresse de Spello a subi plusieurs transformations au fil du temps, qui ont sensiblement modifié l’aspect de la structure défensive d’Albornoz.

La structure originale a été construite en 1358 par Filippo d’Antella, recteur du duché de Spolète, sur le siège de l’oratoire des Recommandés de Santa Maria della Misericordia. Plus tard, selon les dispositions du pape Innocent VI, elle fut confiée au cardinal Albornoz. Avec l’arrivée de la famille Baglioni, la forteresse fut integrée à leur palais, devenant ainsi partie intégrante de la résidence noble.

Aujourd’hui, l’édifice, situé sur la Piazza della Repubblica, abrite une école, mais il conserve une partie des murs de la structure d’origine, qui témoignent de l’intervention d’Albornoz dans cette ville également.

À moins de 50 km d’Assise, la majestueuse forteresse de Spolète, avec ses six tours, invite à se laisser conquérir par sa grandeur.

Située sur la colline Sant’Elia, la forteresse est reliée à la forêt de Monteluco par le monumental Ponte delle Torri (Pont des Tours), une structure d’origine romaine reconstruite à la fin du Moyen Âge. À ses pieds, le parcours scénique du Giro della Rocca, d’environ 1 km, offre une vue imprenable sur la ville et la vallée de Spolète.

La forteresse d’Albornoz, à Spoleto, a été construite à partir de 1359 pour devenir l’un des lieux les plus importants de la domination papale après la captivité avignonnaise. À partir de 1362, la direction des travaux fut confiée à l’architecte Matteo di Giovannello, dit Gattapone, qui conçut une imposante structure rectangulaire avec deux cours intérieures : au nord, le sévère Cortile delle Armi (cour des armes), lié aux fonctions militaires, et au sud, le raffiné Cortile d’Onore (cour d’honneur), avec les salles de réception et les zones résidentielles telles que la Camera Pinta (la chambre peinte), decorée de fresques au XVe siècle avec des scènes de thèmes chevaleresques.

La Camera Pinta est située à l’intérieur de la Torre Maestra (Tour Maîtresse), connue sous le nom de « Spiritata » (hantée), la plus imposante des six tours qui protègent la forteresse.

La forteresse est ornée de nombreux blasons qui témoignent du passage d’hôtes illustres, tels que nombreux pontifes et des familles puissantes comme les Colonna, les Cybo, les della Rovere, les Medici et les Borgia, peut-être les plus célèbres de toutes, grâce au passage des enfants aînés du pape Alexandre VI, Cesare Borgia et sa sœur Lucrezia, qui ont régné sur la ville de 1499 à 1502.

Transformé en pénitencier de 1817 à 1982, elle est redevenu, après une restauration soignée, une merveille architecturale de la ville. Elle abrite aujourd’hui le musée national du duché de Spolète, lié à l’histoire du duché lombard fondé en 570.

La forteresse de Piediluco domine le sommet de la colline surplombant le lac du même nom, construite sur un château plus ancien datant du début du XIe siècle. En 1244, Frédéric II de Souabe en confia la propriété à la famille Brancaleoni, qui la transforma en résidence seigneuriale. Aujourd’hui encore, on peut distinguer les salles de réception et les chambres résidentielles, tandis que le portail porte les armoiries de la famille avec deux lions.

Pendant leur occupation, le bâtiment a été disputé entre les villes de Terni, Rieti et Spoleto jusqu’à ce qu’il soit acheté en 1364 par Blasco Fernadez di Belvisio, un parent d’Albornoz. Le cardinal restaura la forteresse et renforça sa fonction défensive.

Ce qui caractérise la forteresse de Piediluco, c’est avant tout le majestueux donjon pentagonal à cinq niveaux, dont le plus bas était destiné, avec la citerne située au centre de la cour d’armes, à servir de réserve d’eau pour l’ensemble du complexe.

La propriété est restée entre les mains de Fernandez jusqu’en 1368, date à laquelle lui et son fils ont été tués par les habitants de Piediluco. De cette époque jusqu’au XIXe siècle, la forteresse changea plusieurs fois de propriétaire, perdant progressivement sa fonction défensive au profit d’une fonction d’habitation, jusqu’à ce qu’elle soit abandonnée.

Aujourd’hui, ce qui reste de la forteresse est immergé dans une végétation dense, mais ses vestiges offrent une vue panoramique sur les eaux calmes du lac de Piediluco, reflétant dans les collines environnantes.

Le monument d’Albornoz le plus au sud de l’Ombrie est la Forteresse de Narni, une imposante fortification qui domine le centre historique en contrebas et l’étroite gorge traversée par le fleuve Nera et la Via Flaminia. La forteresse a été érigée entre 1360 et 1370 sur le site d’un ancien monastère de Clarisses et, auparavant, d’un établissement militaire érigé par Frédéric Barberousse. En 1460, elle a été partiellement modifiée par le pape Pie II.

Sa structure, construite grâce à l’intervention d’architectes célèbres comme Ugolino di Montemarte et Matteo Gattapone, présente un plan quadrangulaire avec quatre tours d’angle, dont la plus imposante constitue le donjon. Sur la porte d’entrée se trouvent deux portails gothiques et quatre blasons sculptés, appartenant probablement aux papes Grégoire XI et Urbain V et aux cardinaux Anglico De Grimoard et Philippe d’Alençon. À l’intérieur, on peut admirer des fragments de fresques, dont une Vierge à l’Enfant, de l’école ombrienne du XVe siècle, et les armoiries du pape Urbain IV.

Aujourd’hui, il est possible de découvrir l’intérieur de la forteresse pour admirer l’ancienne cour, les armoiries et le souvenir de l’attaque des Lansquenets. Les salles du Piano Nobile abritent une exposition thématique avec des reproductions d’objets tels que des instruments de musique, des armes et des costumes historiques, qui racontent certains aspects de la vie quotidienne au Moyen Âge.