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Anecdotes de Noël (et plus encore) dans la Valnerina

La Valnerina est la vallée enchantée de l'Ombrie, berceau de nombreuses traditions et légendes capables de faire revivre des atmosphères aujourd’hui disparues. Même la période de Noël s’accompagne de coutumes, de rites de bon augure et de superstitions qui, grâce aussi à la présence de l’Ecomuseo della Dorsale Appenninica Umbra (Écomusée de la crête des Apennins ombriens), ont été redécouverts, conservés et transmis jusqu’à aujourd’hui.
"Lepre immersa nel verde" - Crédits photos: Daniele Preziotti

Les feux de joie de l’arrivée

Dans de nombreux villages de la Valnerina, les feux de joie, également appelés « focaracci » ou « faoni », ouvrent la période de Noël. Ils ont lieu la nuit du 9 décembre pour célébrer le passage miraculeux de la Madone de Nazareth à Lorette, qui s’est produit grâce à des anges.

Cette célébration impliquait, surtout dans le passé, la création de grands tas de bois aux pouvoirs protecteurs comme le genévrier, le genêt ou le peuplier (le même bois que dans la tradition du mois de mai) et représentait un moment de convivialité avec de nombreuses personnes réunies entre chants et stornelli autour d’un grand feu qui éclairait la nuit.

Animaux parlants

De nombreuses personnes âgées de la Valnerina racontent, peut-être à leurs petits-enfants avant de s’endormir, la légende des animaux parlants. La nuit du 24 décembre était si sainte que même les animaux de la ferme, comme les moutons, les poules et les cochons, étaient doués de parole.

En raison de cet événement miraculeux, les fermiers et les paysans soignaient généreusement leurs animaux, afin qu’ils ne disent pas de mal de leurs maîtres.

Le genévrier

Le bois de genévrier était brûlé dans la cheminée la nuit du 31 décembre. Le feu de la dernière nuit de l’année était alimenté par un bois auquel on attribuait des pouvoirs protectifs pour la maison.

Les propriétés protectives du genévrier étaient liées à ses branches, qui étaient également brûlées pour nettoyer la maison de la négativité et des maléfices, car elles étaient capables d’éloigner les sorcières.

Les branches de genévrier étaient en effet accrochées aux portes des maisons et des étables : on pensait que si une sorcière maléfique entrait, elle devrait s’arrêter et compter les innombrables aiguilles du genévrier.

La mantique de l’oignon

Le 2 janvier, les paysans prédisaient le temps de la nouvelle année en interrogeant rien moins qu’un oignon !

Le premier jour de l’année, cet outil divinatoire était préparé en coupant un oignon en onze morceaux (le mois de janvier était prédit dès le premier jour de l’année, il n’était donc pas nécessaire). Sur chaque morceau était placé un grain de sel, et le tout était laissé à l’extérieur d’une fenêtre pendant toute la nuit.

Le matin, on examinait le sort du sel : les morceaux où le sel avait fondu indiquaient des mois pluvieux, tandis que ceux où le sel était resté intact indiquaient la sécheresse.

La réponse de l'oignon était utilisée pour planifier les semis et les récoltes.

Pasquarelle

La soirée du 5 au 6 janvier était autrefois appelée Pasqua Befanìa et, dans la Valnerina, les festivités étaient clôturées par les Pasquarelle, des chansons interprétées par des groupes de jeunes stornellatori, auxquels se joignaient des habitants du village.

Aujourd’hui encore, armés d’un petit panier, les pasquarellari, conduits la plupart du temps par un Vecchio (l’année passée) et une Vecchia (la sorcière), vont de maison en maison en chantant des chansons annonçant la naissance de Jésus, souhaitant de joyeuses fêtes et recevant des cadeaux de nourriture tels que du porc, du vin, des œufs et des sucreries, qui sont ensuite consommés au cours d’un grand dîner communautaire.

Le tabou de la filature

La filature a toujours été une activité féminine qui, surtout dans le passé, demandait beaucoup de temps, de patience et d’efforts. De temps en temps, même les fileuses avaient besoin de se reposer : c’est peut-être pour cette raison que la filature a été interdit dans la Valnerina le 6 janvier.

Aucune femme ne contrevenait à ce tabou : la croyance voulait que ceux qui filaient un jour tabou voyaient leurs agneaux naître avec le cou tordu comme un fil.

Une superstition particulière qui garantissait aux fileuses un jour de repos bien mérité !

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